L’approche/évitement est un comportement de base des organismes. Différentes tâches ont été développées dans la littérature pour mesurer ces tendances à l’action dont la plupart nécessitent l’évaluation affective des stimuli. Lorsque la tâche ne nécessite pas l’évaluation affective des stimuli, la littérature est partagée sur le fait qu’une tendance à l’approche/évitement soit réactivée. Ici nous rapporterons des données suggérant qu’une tendance à l’approche/évitement peut être réactivée sans que les participants n’aient à évaluer affectivement les stimuli.
Pour cela, nous avons mis en place une procédure ne nécessitant pas d’évaluer affectivement les stimuli. Ainsi, un stimulus positif ou négatif est présenté en amorce, puis les participants doivent approcher ou éviter en fonction d’une forme géométrique.
Au travers de sept expériences nous observons de manière consistante un effet de compatibilité : les participants sont plus rapides pour approcher et éviter une forme géométrique lorsque les amorces sont respectivement positives et négatives (essais compatibles), plutôt que la configuration inverse (essais incompatibles). Nous observons cet effet de compatibilité dans une expérience pilote en laboratoire et deux réplications préenregistrées. Enfin, nous avons testé la robustesse de l’effet de compatibilité à différentes manipulations expérimentales avec quatre expériences préenregistrées. Cette procédure de mesure incidente des tendances à l’approche/évitement a montré des résultats robustes à la fois en laboratoire, en ligne, et avec différentes manipulations expérimentales.